Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894)
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il y a 13 ans 11 mois - il y a 13 ans 11 mois #3253
par xavier91
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894) a été créé par xavier91
Bonjour,
comme certains l'on plus ou moins suivi dans un post récent www.forum-piano.org/index.php/forum/14-p...ade-sur-le-coin-coin je me suis intéressé à une annonce présentant un Erard n°1 démonté, en piteux état, à plat dans un garage, pour récupérer des pièces de rechange pour le mien visiblement de la même époque.
Après de nombreuses interrogations, autant de réflexions (bien infructueuses), après l'intervention de certains membres du forum, j'ai emprunté un fourgon utilitaire et suis allé le chercher en entier hier. Il se trouvait dans un garage humide, non chauffé, depuis environ un an. A peu près complet, en tout cas au point de vue mécanique. Je refuse de regarder de trop près car les trop nombreux défauts m'auraient résolu à ne pas le prendre.
Je récupère tout, rentre à la maison, le présente à ma femme qui ne saute pas de joie car d'une part il faut le rentrer dans la maison à la force de nos petits bras, d'autre part elle imagine mal "ça" dans le séjour :
Il porte le n° 71406, il daterait donc de fin 1893, l'année 1894 commençant par le 71409. Il est identique à mon 76627 - à part l'état. Son état de délabrement est bien avancé. Le placage a sauté sur nombre de parties. Il a subi de nombreuses coulures, de trop nombreuses traces de verres et de bouteilles de bières sont présentes sur le couvercle, mais aussi sur la jupe (partie plane du cadre, côté pointes d'accroche). Comment peut-on être aussi peu soigneux! Visiblement un piano qui est resté trop longtemps dans un bar, pour échouer dans un garage humide.
La mécanique est complète; "seulement" 5 ou 6 ivoires sont ébréchés. Tellement humide que les marteaux ne retombent pas, tout est bloqué (Cela dit, ce matin, avec la sécheresse relative de chez moi, elle fonctionnait à nouveau. Miracle Erard). Les feutre de marteaux sont bien marqués, mais c'est de loin le moins catastrophique.
En regardant de près, les bouclettes des cordes blanches sont courtes, allemandes : ses cordes non filées ne sont pas d'origine. Sur la table on trouve quelques vis, une bonne dizaine, pour accrocher les barres qui veulent partir j'imagine.
Les visions d'horreur :
et
La première vignette montre plusieurs problèmes ; le premier, le plus visible, c'est la grande surface de placage accidenté. Mais on voit aussi des fentes dans la structure, au bord, et, enfin, les vis dans le tableau en face du sommier m'interpellent. Ont-elles été posées là pour empêcher que le sommier ne bascule? En effet, sur la face plane sur laquelle on pose le pupitre, ça a l'air de rebiquer, comme si elle se cabrait, sous l'action de la traction du plan de cordes. Malheureusement, je n'ai pas son jumeau sous la main pour comparer.
Je ne sais pas par quoi commencer... Pour l'instant je vais le laisser sur chant, dans une chambre, contre un mur derrière un canapé. Il prendra moins de place, en attendant que je finisse d'autres travaux.
Et dans cette histoire, je reste persuadé que si je glisse la mécanique dans son logement, ça doit marcher!
comme certains l'on plus ou moins suivi dans un post récent www.forum-piano.org/index.php/forum/14-p...ade-sur-le-coin-coin je me suis intéressé à une annonce présentant un Erard n°1 démonté, en piteux état, à plat dans un garage, pour récupérer des pièces de rechange pour le mien visiblement de la même époque.
Après de nombreuses interrogations, autant de réflexions (bien infructueuses), après l'intervention de certains membres du forum, j'ai emprunté un fourgon utilitaire et suis allé le chercher en entier hier. Il se trouvait dans un garage humide, non chauffé, depuis environ un an. A peu près complet, en tout cas au point de vue mécanique. Je refuse de regarder de trop près car les trop nombreux défauts m'auraient résolu à ne pas le prendre.
Je récupère tout, rentre à la maison, le présente à ma femme qui ne saute pas de joie car d'une part il faut le rentrer dans la maison à la force de nos petits bras, d'autre part elle imagine mal "ça" dans le séjour :
Il porte le n° 71406, il daterait donc de fin 1893, l'année 1894 commençant par le 71409. Il est identique à mon 76627 - à part l'état. Son état de délabrement est bien avancé. Le placage a sauté sur nombre de parties. Il a subi de nombreuses coulures, de trop nombreuses traces de verres et de bouteilles de bières sont présentes sur le couvercle, mais aussi sur la jupe (partie plane du cadre, côté pointes d'accroche). Comment peut-on être aussi peu soigneux! Visiblement un piano qui est resté trop longtemps dans un bar, pour échouer dans un garage humide.
La mécanique est complète; "seulement" 5 ou 6 ivoires sont ébréchés. Tellement humide que les marteaux ne retombent pas, tout est bloqué (Cela dit, ce matin, avec la sécheresse relative de chez moi, elle fonctionnait à nouveau. Miracle Erard). Les feutre de marteaux sont bien marqués, mais c'est de loin le moins catastrophique.
En regardant de près, les bouclettes des cordes blanches sont courtes, allemandes : ses cordes non filées ne sont pas d'origine. Sur la table on trouve quelques vis, une bonne dizaine, pour accrocher les barres qui veulent partir j'imagine.
Les visions d'horreur :
La première vignette montre plusieurs problèmes ; le premier, le plus visible, c'est la grande surface de placage accidenté. Mais on voit aussi des fentes dans la structure, au bord, et, enfin, les vis dans le tableau en face du sommier m'interpellent. Ont-elles été posées là pour empêcher que le sommier ne bascule? En effet, sur la face plane sur laquelle on pose le pupitre, ça a l'air de rebiquer, comme si elle se cabrait, sous l'action de la traction du plan de cordes. Malheureusement, je n'ai pas son jumeau sous la main pour comparer.
Je ne sais pas par quoi commencer... Pour l'instant je vais le laisser sur chant, dans une chambre, contre un mur derrière un canapé. Il prendra moins de place, en attendant que je finisse d'autres travaux.
Et dans cette histoire, je reste persuadé que si je glisse la mécanique dans son logement, ça doit marcher!
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Dernière édition: il y a 13 ans 11 mois par xavier91. Raison: erreur de n° et d'année !
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- xavier91
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il y a 13 ans 11 mois #3254
par xavier91
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Réponse de xavier91 sur le sujet Re: Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1893)
Rectification, son n° est 71409, je ne sais pas lire à l'envers.
Il est donc de 1894, et c'est le premier de l'année. Il porte la même signature "F. TURBEC" à côté du n°, que mon 76627.
Il est donc de 1894, et c'est le premier de l'année. Il porte la même signature "F. TURBEC" à côté du n°, que mon 76627.
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
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- xavier91
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il y a 13 ans 11 mois - il y a 13 ans 11 mois #3262
par xavier91
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Réponse de xavier91 sur le sujet Re: Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894)
Un bonne séance de dépoussiérage ; j'ai abandonné l'idée de nettoyer la table sous les cordes près des chevalets. Mais aspirateur, brosse et pinceau redonnent un peu d'éclat et font réapparaître le rouge des feutres. Les taches d'apéro sous les cordes sont restées. Commes les décolorations de la peinture du cadre (ça devait être des alcools costauds). Près du chevalet, aux médiums, côté jupe, règne une crasse épouvantable qui cache littéralement la table. Renversement d'une bouteille de Bailey? J'ai même trouvé un mégot.
Curieusement, cette table est moins fendue que sur mon n°76627 pourtant en bien meilleur état et entretenu (l'alcool, ça conserve!). Juste un départ de fente au niveau d'un trou de passage de vis de cadre, assez classique. Cela dit, lorsque le piano aura récupéré l'hygrométrie de chez moi, peut-être de nouvelles fentes vont apparaître.
Ménage de la mécanique. Du coup j'ai remonté le piano - avant de le ranger sur chant derrière un canapé le temps que je finisse d'autres travaux - et mirâââcle, un son arrive à sortir de ce pauvre instrument. Et pour me remercier de ne pas l'avoir jeté aux encombrants, ce chant est très proche du diapason! J'avoue que ça m'a fait chaud au coeur, et je bénis le sérieux de ses concepteurs, pour que 117 ans après, presque jour pour jour, il arrive à battre 440 pulsations à la seconde, ou pas loin, pour le la qui va bien, après un séjour difficile au purgatoire. Le reste, c'est des problèmes d'unisson un peu partout. Mes craintes concernant une grave déformation du sommier s'estompent.
Mais par quoi commencer? L'ébénisterie, assurément. Me trouver de grands morceaux de palissandre, et faire des essais... Et puis réparer le couvercle salement amoché.
Puis la mécanique, si j'arrive à bout de l'ébénisterie. Un regarnissage de marteaux chez Desfougères contre Abel pour son petit frère, on verra s'il y a une différence de couleur...
Curieusement, cette table est moins fendue que sur mon n°76627 pourtant en bien meilleur état et entretenu (l'alcool, ça conserve!). Juste un départ de fente au niveau d'un trou de passage de vis de cadre, assez classique. Cela dit, lorsque le piano aura récupéré l'hygrométrie de chez moi, peut-être de nouvelles fentes vont apparaître.
Ménage de la mécanique. Du coup j'ai remonté le piano - avant de le ranger sur chant derrière un canapé le temps que je finisse d'autres travaux - et mirâââcle, un son arrive à sortir de ce pauvre instrument. Et pour me remercier de ne pas l'avoir jeté aux encombrants, ce chant est très proche du diapason! J'avoue que ça m'a fait chaud au coeur, et je bénis le sérieux de ses concepteurs, pour que 117 ans après, presque jour pour jour, il arrive à battre 440 pulsations à la seconde, ou pas loin, pour le la qui va bien, après un séjour difficile au purgatoire. Le reste, c'est des problèmes d'unisson un peu partout. Mes craintes concernant une grave déformation du sommier s'estompent.
Mais par quoi commencer? L'ébénisterie, assurément. Me trouver de grands morceaux de palissandre, et faire des essais... Et puis réparer le couvercle salement amoché.
Puis la mécanique, si j'arrive à bout de l'ébénisterie. Un regarnissage de marteaux chez Desfougères contre Abel pour son petit frère, on verra s'il y a une différence de couleur...
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Dernière édition: il y a 13 ans 11 mois par xavier91.
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- AlainT
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il y a 13 ans 11 mois #3325
par AlainT
Réponse de AlainT sur le sujet Re: Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894)
Bonsoir Xavier.
Je suis étonné de l'attention qui est portée sur ce forum à l'ébénisterie de nos chers objets ....
Un piano, pour moi, c'est d'abord fait pour jouer de la Musique! Donc je tendrais à d'abord faire sortir des sons cohérents à l'engin (cas du Klein de ma Belle Mère, cité ailleurs).
Celà dit, jeter aux orties un demi-queue Erard de plus de cent ans, ça vous fendrait le coeur! Tu vas bien arriver à en faire quelque chose!
P.S: j'ai lancé un post sur l'ébénisterie de mon Yamaha U1, mais il sonne très correctement ....
Je suis étonné de l'attention qui est portée sur ce forum à l'ébénisterie de nos chers objets ....
Un piano, pour moi, c'est d'abord fait pour jouer de la Musique! Donc je tendrais à d'abord faire sortir des sons cohérents à l'engin (cas du Klein de ma Belle Mère, cité ailleurs).
Celà dit, jeter aux orties un demi-queue Erard de plus de cent ans, ça vous fendrait le coeur! Tu vas bien arriver à en faire quelque chose!
P.S: j'ai lancé un post sur l'ébénisterie de mon Yamaha U1, mais il sonne très correctement ....
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- xavier91
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il y a 13 ans 11 mois #3330
par xavier91
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Réponse de xavier91 sur le sujet Re: Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894)
AlainT écrit:
C'est vrai, le problème étant qu'il faut le caser, il m'est donc nécessaire d'avoir de la place ; d'autre part, n'étant pas seul à la maison, je comprends ma femme qui ne trouve pas ce piano très esthétique, à cause de ses gros accidents. D'autant qu'un autre demi Pleyel prend de la place, et qu'un petit Seiler de travail est là aussi. Le jumeau Erard se trouve à la campagne. Elle fait de la flûte : aussi m'est-il difficile de lui renvoyer la balle sur le chapitre encombrement, eût-elle dix instruments.
Et, en fin de compte, je ne me fais pas de souci pour sa remise en musique. Je comprends maintenant que ces pianos sont vraiment bien conçus, et le fait de l'avoir entendu pas loin du diapason m'a rassuré. Ce qui me rassure moins est donc le travail de l'ébénisterie.
...Un piano, pour moi, c'est d'abord fait pour jouer de la Musique! Donc je tendrais à d'abord faire sortir des sons cohérents à l'engin (cas du Klein de ma Belle Mère, cité ailleurs).
Celà dit, jeter aux orties un demi-queue Erard de plus de cent ans, ça vous fendrait le coeur! Tu vas bien arriver à en faire quelque chose!...
C'est vrai, le problème étant qu'il faut le caser, il m'est donc nécessaire d'avoir de la place ; d'autre part, n'étant pas seul à la maison, je comprends ma femme qui ne trouve pas ce piano très esthétique, à cause de ses gros accidents. D'autant qu'un autre demi Pleyel prend de la place, et qu'un petit Seiler de travail est là aussi. Le jumeau Erard se trouve à la campagne. Elle fait de la flûte : aussi m'est-il difficile de lui renvoyer la balle sur le chapitre encombrement, eût-elle dix instruments.
Et, en fin de compte, je ne me fais pas de souci pour sa remise en musique. Je comprends maintenant que ces pianos sont vraiment bien conçus, et le fait de l'avoir entendu pas loin du diapason m'a rassuré. Ce qui me rassure moins est donc le travail de l'ébénisterie.
Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
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- Kridge
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il y a 13 ans 11 mois #3341
par Kridge
ERARD un jour, ERARD pour toujours...
Réponse de Kridge sur le sujet Re: Sauvetage d'une épave (Erard 212 de 1894)
Finalement on en revient toujours au même avec ces pianos anciens de qualité.
Si il est complet, que le cadre, le sommier, la table et la mécanique sont en état... Le piano est sauvable...
C'est du travail quand même !!!
Si il est complet, que le cadre, le sommier, la table et la mécanique sont en état... Le piano est sauvable...
C'est du travail quand même !!!
ERARD un jour, ERARD pour toujours...
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