CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS

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il y a 11 ans 3 mois #4595 par ORFILA
Réponse de ORFILA sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
Bonsoir,

à la demande générale, je vais faire une nouvelle tentative... :pinch:


Tout d'abord, sachez qu'il existe plusieurs méthodes, plus ou moins aisées et surtout plus ou moins adaptées au piano sur lequel on travaille.

On peut ne remplacer qu'un ou quelques étouffoirs, mais honnêtement, c'est pas commode, pas joli et pratiquement aussi délicat que de faire le jeu complet si on veut vraiment bien faire... Bref, pas terrible quoi...

Je travaille généralement avec feutre et sous-feutre séparés, toutefois, il existe des feutres avec la sous-garniture (rouge) déjà collée, étant plus rigides, ils sont plus faciles à découper, mais ils ne sont pas adaptés à tous les pianos (notamment dans l'ancien). On trouve également des jeux prédécoupés, pratiques dans certains cas, çà peut aussi devenir très vite une galère, enfin il existe des taquets neufs déjà garnis, mais c'est cher et le feutre n'est pas toujours de la meilleure qualité (et où est le plaisir??)

1. Relever le plan des étouffoirs (x creux, y coins, z coins fendus, z' plats)

2. Démonter la barre de recul des étouffoirs et la barre de repos des marteaux si les marteaux sont encore sur la mécanique.

3. Démonter et numéroter tous les taquets d'étouffoirs.

4. Décoller les étouffoirs avec une lame, éventuellement s'aider avec de la vapeur (comme pour les mortaises) ou de l'alcool, afin de ramollir la colle. Puis faire de même avec le sous-feutre (généralement rouge) en prenant soin de ne pas entamer le bois. Il peut arriver sue le taquet soit en deux parties, entre lesquelles se trouve une légère épaisseur de feutre; si l'état est bon, inutile de remplacer, si le feutre est mité ou durci par la colle, ne pas hésiter à le remplacer.

Mesurer les feutres originaux afin de commander les nouveaux à l'identique (même largeur impérative pour ne pas avoir d'ennuis plus tard, comme deux étouffoirs qui se touchent et s'empêchent mutuellement de bouger), ne pas lésiner sur la qualité du feutre, on s'y retrouve toujours. Sur les pianos à queue, j'ai tendance à monter du feutre Steinway ou Yamaha... même sur un Pleyel des années 20... (Chuut arrêtez de me hurler dessus)

5. Nettoyer les taquets avec une lame, pour racler les résidus de colle et la poussière incrustée dans le veinage du bois. La poussière n'est pas le plus important, mais il est plus agréable de bosser sur du bois propre, et en plus c'est plus joli! ;)

6. Après avoir choisi la bonne épaisseur de sous-garniture, coller tous les taquets avant de découper le feutre (colle de nerf ou de poisson conseillée). Une fois la colle sèche, découper le feutre autour des taquets (niveau grande section de maternelle), avec une lame bien affûtée (faire attention si vous le faites faire justement par des maternelles)

7. Procéder au découpage des nouveaux étouffoirs selon les dimensions des originaux. Le plus délicat est de les couper sans les écraser. Il est aisé de se fabriquer avec quelques tasseaux un genre de boîte à onglet pour guider la découpe.

8. Remonter tous les taquets sur la mécanique, les aligner horizontalement et par rapport aux cordes, id est que la ligne d'étouffement doit être bien droite (en tenant compte de l'éventuelle remontée au niveau du croisement), que chaque taquet doit être bien centré sur son chœur de cordes, et que l'à-plat du taquet doit être bien parallèle au plan de cordes.
Éventuellement, corriger le positionnement par torsion latérale de la tige. Néanmoins, si le montage d'origine était correctement aligné, il devrait l'être à cet instant...

9. C'est là que çà devient marrant! Replacer la mécanique dans le piano. Puis, enduire l'étouffoir de colle et le déposer (avec une pince brucelle) à sa place, de telle sorte que l'étouffoir soit tenu par la pression du ressort. Je préfère ici la colle de poisson, car elle sèche moins vite que la colle chaude, et que par conséquent, on peut ajuster le feutre après l'avoir mis en place. La quantité de colle à mettre est un dosage que vous trouverez après en avoir collé quelques uns... Ni trop (trop rigide), ni trop peu (plus facile à voir, çà colle pas).

10. Une fois la colle bien sèche (je fais tous mes travaux de collage le soir, pour retravailler sur les pièces dès le lendemain), vérifier que tout est en ordre puis que tout fonctionne. Envisager en suite, un réglage du départ collectif des étouffoirs (çà aussi c'est marrant). Puis remonter la barre de recul des étouffoirs, les marteaux s'ils on été ôtés et la barre de repos de ceux-ci.

Normalement, là tout est nickel. J'ai bien dit normalement... :evil:

Pour les queues, le principe est le même, on démonte, on décolle, on nettoie, on recolle le sous-feutre, puis la garniture à proprement parler en replaçant dans le piano pour le séchage, et le bon alignement. On reprends tout le réglage du départ ultérieurement.

ITE MISSA EST ;)

Bösen d'Enfer!

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il y a 11 ans 3 mois #4597 par 686GS
Réponse de 686GS sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
DEO GRATIAS... ;)

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il y a 11 ans 3 mois #4598 par L . Reyrolle
Réponse de L . Reyrolle sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
Merci, Max !

Concernant la sous-garniture, as tu des conseils ? quelles sont les incidences de l'épaisseur (sur un queue, on a plus le choix des épaisseurs me semble-t-il, car toute latitude au réglage de la hauteur de tige qu'il faut refaire en tout état de cause), quelle qualité (feutre, casimir,....)
Et la hauteur de garniture, quelle incidence - queue toujours - si la nouvelle est plus haute ?

(Mon Erard des montagnes doit avoir les ouïes qui sifflent...)

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il y a 11 ans 3 mois #4600 par ORFILA
Réponse de ORFILA sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
Sur un queue, comme tu l'as noté, l'épaisseur (de la sous-garniture comme de la garniture) a peu d'incidence, si ce n'est qu'il faut que la tige de l'étouffoir soit assez longue pour pouvoir être fixée. Dans certains anciens, c'est juste-juste! Et le remplacement des tiges, c'est une autre paire de manches...
Personnellement, je reprends la même épaisseur en général, ou l'approchante par excès, vu le tassement dû à la gravité.

Pour la sous-garniture, toujours selon la même idée de rester conforme à l'origine, c'est généralement du feutre simple qui est utilisé.

Si c'est un Érard à cordes parallèles, c'est ce qu'il y a de pire à réaliser...

Bösen d'Enfer!

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il y a 11 ans 3 mois #4601 par L . Reyrolle
Réponse de L . Reyrolle sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
bonsoir Max,

mon "Erard des montagnes" est un modèle "0", étouffoirs au dessus des cordes... ouf ! (j'imagine, oui, sur ceux dont les étouffoirs sont par dessous, l'alignement, le collage en place...)
Je me tâtais à envisager de refaire les étouffoirs, car ils sont un peu écrasés (peut-être mous de texture,...) et j'ai dû en "ébavurer" certains trop épatés pour qu'ils ne se frottent plus les uns contre les autres, bien qu'alignés correctement (quelques monocordes, essentiellement).
Et puis, l'étouffement est bien moins précis, net, et efficace, que sur mon Erard "des plaines" - un "0" également, mais plus récent (1952), avec mécanique Schwander. (peut-être y a-t-il d'ailleurs aussi une question de poids...)

Sur les étouffoirs, je me demandais quel est le rôle de la sous garniture en feutre rouge, pourquoi il y a deux couches et pas seulement le feutre blanc, qui est déjà assez épais... la sous garniture permet peut être plus de déformation-glissement pour que le feutre s'ajuste chaque fois en position aux cordes ?
Tu as raison, a priori autant refaire ce qui était, bien sûr, mais j'aime savoir quand il y a quelque chose à y comprendre...!
en tout cas, merci encore de tes lumières !

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il y a 11 ans 3 mois #4606 par ORFILA
Réponse de ORFILA sur le sujet Re: CHANGEMENT DES ETOUFFOIRS
Bonsoir,

De quelle année est ton "Érard des montagnes"? Parce que je t'avoue, qu'en tant que pro, les pianos français, après 1939, c'est plus trop çà... Même Érard... Et puis un Érard sans mécanique Érard, c'est plus vraiment un Érard... :pinch:

Pour la raison d'être de la sous-garniture, je n'ai pas de réponse certifiée, mais je pense que tu as touché juste; à cela je rajouterais que cela permet plus de souplesse au feutre, notamment au niveau du collage.

Enfin, je me souviens de pianos à queue Zimmerman (RDA) sans sous-garniture... (je dis "je me souviens" parce que je les fuis aujourd'hui, les mécaniques tombent en pièce. Çà et les Hsinghai...) Et les étouffoirs étaient raides, et parfois imbibés de colle...

Et puis m.... alors, les vieux ont toujours fait comme çà, et çà a toujours marché... Alors on fait comme çà et puis c'est tout! :lol: (Discours que j'ai entendu un certain nombre de fois lors de mon apprentissage...)

Fiat Lux! Spero illud fore ut...

Bösen d'Enfer!

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