La plupart du temps, les pianos dits "modernes" sont accordés au LA 440 Hz. Les pianos de concert sont quant à eux accordés à 442, voire 445 Hz pour davantage de brillance, même si certains instrumentistes peinent à suivre la tonalité.
Les pianos anciens étaient accordés plus bas, à 435 Hz, voire, 415 Hz. La remise sous tension, qui consiste à accorder, se fait en 1 ou en 2 accordages successifs. Il n'y a pas de délai imposé. Au bout de quelques jours, voire quelques semaines, le pianiste se rend immédiatement compte si son piano a conservé l'accord. Si ce n'est pas le cas, pour des raisons climatiques (température, humidité) ou pour des raisons de jeu (trop lourd, usage intensif), ou encore mécanique, le piano devra être ré-accordé à la hausse ou au contraire, descendu, si l'accord ne tient plus.
Les accordeurs accordent souvent plus haut en tenant compte de l'élasticité des cordes (piano récent) ; cela évite une nouvelle visite, car les cordes vont se détendre et descendre la fréquence naturellement. Les cordes récentes sont plus élastiques que les cordes anciennes, qui elles risquent de casser si l'on accorde trop haut.
Au XIXème siècle, chaque facteur de piano avait sa fréquence d'accordage : de grosses différences existaient alors entre les pianos anglais, les allemands, les autrichiens et les français. Ce n'est que dans les années 1950, que le LA 440 a été choisi comme référence.
C'est pourquoi, un piano de 1910 ne devrait pas être accordé au LA 442, car une telle tension pourrait endommager la table d'harmonie sous la pression excessive. Il y a quand même entre 16 et 18 tonnes de tension ! Aussi, dans le doute, et par prudence, mieux vaut mettre sous tension de façon successive, en plusieurs jours et après plusieurs heures d'utilisation, par étapes de 2 en 2 Hz, ou de 5 en 5 Hz.
L'accordeur de piano met environ +/- 2 heures pour accorder un piano ; il joue vite et fort, sur toutes les notes du clavier. Il met l'instrument à rude épreuve, comparé au petit quart d'heure quotidien que nous imposaient nos profs de musique ! Soit l'équivalent de 8 jours de pratique.
Si l'accord tient, il sera toujours possible de monter la fréquence. Dans le cas contraire, mieux vaut redescendre, ou corriger les éventuels problèmes mécaniques (cordes rouillées qui peuvent casser, chevilles ovalisées).
Il ne faut pas oublier que rares sont les gens qui, à l'oreille, font la différence entre un LA 440 et un LA 442. Cependant, le fait de posséder 2 pianos au même endroit n'autorisera aucune différence de fréquence d'accord sous peine de dissonances très désagréables pour le pianiste !
La possession d'un bon accordeur électronique, correctement étalonné, est bien entendu nécessaire pour atteindre une fréquence avec un maximum de précision. A défaut, le LA 440 de la tonalité du téléphone en France constitue une indication de départ, le reste se faisant à l'oreille. A condition de savoir compter sur les doigts :cool:
Qui va piano, va sano et lontano.
