Erard demi queue 106 079 de 1917, des questions!

Quelques temps passés à plus de 8000 Km, retour aux interrogations. Les opérations les plus simples ont été effectuées: polissage des chevilles:
La lyre est reposée et la manœuvre des pédales a retrouvé une discrétion de bon aloi. Lors de la dépose des cuirs, j'ai trouvé deux versions cuir collé à la périphérie ou presque en plein. Après avoir redonné de la souplesse au feutres sous les cuirs j'ai opté pour un recollage à la périphérie. Cela me semble respecter le maximum de souplesse, mais peut être est ce une hérésie. Un cuir était totalement usé en biais. J'ai donc utilisé du cuir pleine fleur tanné au végétal extrêmement souple. Sont ce des hérésies?

Sur la colle, j'avais lu à ma surprise qu'elle se conservait mal. En décoration, j'ai un bel ensemble en laiton fabriqué pour le collage des paquets que mon père expédiait de Bretagne vers Paris en 1943 44. Pot pour le bain marie, couvercle avec passage pour le pinceau. Il conservait la colle sans frigo.
Je me souviens de l'atelier de ma grand mère qui élaborait des boîtes en carton pour les produits de luxe, souvent avec des intérieurs en satin ou soie! Les pots de colle trônaient en permanence dans le bain marie sur le poêle en hivers sur le gaz en été, et y demeuraient les jours fériés. L'encollage des pièces se faisait sur des glacis (planches recouverte d'une épaisse couche de colle) sur lequel las femmes déposaient au pinceau la colle fondue. Puis appliquaient le pièce à encoller. Manceau m'a vendu un peu de colle largement suffisante pour tout le piano. Sans glacis, j'utilise un chauffe plat électrique pour étaler la colle et encoller les pièces peu épaisse avec précision. Par exemple le feutre du porte partition. J'envisage de faire de même pour les casimirs. Par contre, je ne me souviens plus de l'astuce pour éviter de tâcher avec les doigts. Si quelqu'un avait une idée.... je lui en serais reconnaissant.
Personnellement j'utilise un pot de yogourt avec un couvercle plastique pour ma colle, l'eau de dilution passe au microonde avant utilisation (stérilisation), et un bain marie pour le réchauffage. Elle a plus d'un mois avec conservation au frigo lors d'usage quotidien ou congélateur lors de longue absence.

Quelques nouvelles.... Les dames s'impatientent, alors il sera confié à un professionnel pour accélérer les opérations. Ce qui a été fait n'a pas déplu aux deux restaurateurs amis qui l'ont vu. Il a eu la chance de trouver sa remorque pour les transports dans des conditions de confort idéales (double essieu, freinée, isolée). Il faut lui préparer sa luge, et choisir sa housse de transport. En effet il sera prêté pour quelques concerts par an. par chance une des artiste sait accorder son instrument. Si l'été elle joue en concert sur des pianos forte, il lui arrive de nous "accabler" de son Yamaha 212 qui ne convient pas pour accompagner un superbe violoncelle fin XVIIIème. D'autres candidates sont intéressées.

Question aux professionnels et autres: quelle housse utilisez vous ? J'ai deux propositions de Lacombat. L'une qualifiée de housse de transport avec mousse polyéher de 20 mm qui nous paraît très souple, l'autre qualifiée "intermédiaire" avec un feutre de 5 mm. Au toucher nous choisirions plutôt le feutre. Quels fournisseurs, prix?

Pour susciter l'intérêt, j'espérais joindre notre transporteur, toujours difficile à joindre. Je n'ai pas en la présence d'esprit de lui demander son fournisseur de housse, elle nous a semblé très confortable, et vraisemblablement fiable vu qu'il manipule plus de Fazioli et de Steinway que d'Erard, mais ce n'est pas de chez Lacombat. En fournisseur polonais nous ne sommes pas convaincus de la protection assurée.

Bonsoir,


lorsque j'ai fait transporter mon premier Erard, le transporteur l'a "momifié" dans un plastique noir presque collant, comme sous vide. Il y avait plusieurs couches, plusieurs tours. Ca protège des petits coups, de l'humidité et des aspersions, des griffures, mais je n'imagine pas que cela eût pu protéger de chocs significatifs.


Des couvertures bien sanglées et bien placées font aussi bien l'affaire.

Momifier le piano, nous l'avons fait avec de l'étirable (le film alimentaire existe aussi en noir) si les couvertures sont nombreuses et épaisses cela protège efficacement. Mais lorsqu'il s'agit de démonter le piano après un concert pour le remmener rapidement (cela permet même d'avoir le renfort d'une ou deux bonnes volontés) ce système est un peut longuet; d'où la dépense supplémentaire d'une housse. Mais que ne ferait on pas pour s'épargner un Steinway ou un Yamaha.

On est d'accord, c'est même indispensable pour un instrument qui voyage.


En outre la forme d'un Erard 1/2 est particulière : étroit (85 touches et peu d'espace au bout, ça doit faire moins de 140 cm contre 155 pour un équivalent moderne en 88 touches), la queue fine et carrée, qui n'a aucun équivalent aujourd'hui. Il faudrait faire faire cette housse sur mesure!