ERARD - N°0 - Quart de queue à cordes croisées

Plus d'informations
il y a 13 ans 10 mois - il y a 13 ans 2 mois #2515 par Kridge
ERARD - N°0 - Quart de queue à cordes croisées
1914 - n°104988

Finission palissandre frisé, ciré naturel, livrée de feutre rouge intégrale



Un peu d'histoire...


Sur la chaine de production...

La maison ERARD a produit 912 pianos en 1914, tous modèles confondus
Le premier porte le numéro 104396
Le dernier porte le numéro 105308


On peu estimer que le 104988 a été fabriqué à la fin de l'été 1914. De même on peu en conclure que ce piano n'a pas été impacté par les effets (main d'oeuvre, matériaux...) de la guerre 1914 / 1918. Cette information est importante, il faut savoir qu'ERARD ne produira que 186 pianos en 1915.
Sources : René BEAUPAIN, La maison ERARD - Manufacture de Pianos 1780-1959, L'Harmattan, Janvier 2010.



Dans le catalogue...
Je n'ai pas trouvé les données du catalogue de 1914, cependant, les tarifs ERARD du 15 novembre 1917 (soit 3 ans plus réçent que l'âge du piano) donnent les informations suivantes :

N°0 Quart de queue, 7 octaves 1/4.
Longueur : 1.80m, Largeur 1.46m
Prix : 3800 Francs
(dans les 12000 euros actuels)
Sources : René BEAUPAIN, La maison ERARD - Manufacture de Pianos 1780-1959, L'Harmattan, Janvier 2010.


Les numéros...
Dans ce châpitre, tous les codes / numéros que j'ai pu trouvé, je cherche toujours à les identifiers plus précisement...

Le numéro de série du piano, facilement identifiable, presque toujours situé sur la table d'harmonie juste au dessus des grâves.

Si j'avais encore un doute sur l'année de fabrication... face extérieure de la touche n°1, côté étouffoir.

Un numéro sur le cadre. Est-ce le 1201 ème cadre de la fonderie ? Est ce le code du type de cadre ? Bref, on cherche encore...




Un numéro que l'on retrouve un peu partout. Sur la table au dessus des aigües et à droite de la mécanique des étouffoirs. Sur les pièces amovibles du meuble... Hypothèse, il s'agit d'un numéro de série sur ce type de modèle... Sans doute le 3969 ERARD modèle "0"

Les ouvriers...
Chose fabuleuse, on retrouve des noms d'ouvriers ayant participés à la fabrication un peu partout... Je vais les lister et éventuellement m'essayer à quelques recherches... on ne sait jamais.

L.BLANC (sur le sommier)
L.VACHEROT (sur plateau de support de la mécanique)
P.CHAPPET (sur le mécanisme de la touche "1")
A.COULON (sous la touche "1")
CHOLIN(sur le coté de la touche "1")
FONTAINE(sous la structure "barrage")



La mécanique...
Au début de ma découverte de la mécanique ERARD, j'étais stupéfait de la complexité d'une telle invention. A tous les niveaux, les pièces sont parfaitement calibrées. L'ajustement est parfait à tous les niveaux, c'est de la très haute facture.


J'ai cru au début que toutes les mécaniques étaient identiques au moment de leur fabrication. Les faits, montrent qu'il n'en est rien. Un n°0 ERARD n'a pas la même mécanique qu'un n°1 de la même année. Je vais tenter de vous le démontrer...


Une très belle vue "marteaux relevés". On peut facilement observer la finesse des éléments, sur cette mécanique tout est d'origine (ou tout a été changé)

Une autre vue des marteaux ou l'on peut observer le garnissage

Les marteaux justement en très très bon état. A priori un petit ponçage devrait être suffisant dans un premier temps. Notez que les supports de marteaux sont en bois, alors que régulièrement on encense les supports en bronze des mécaniques ERARD

Comme le montre la photo ci-dessous prise d'une mécanique de la même année sur un ERARD n°1 à cordes parallèles.

La batterie de bâton d'échappement. Le système est vraiment très fiable, paradoxalement c'est terriblement fragile, pas plus de résistance qu'une allumette...

A l'arrière, le système permettant l'entrainement de l'étouffoir correspondant à la note. Notez la fixation sur la face arrière du bâton...

Elle est complètement differente de cette autre fixation de 1914. De même le A qui semblait désigner "Année 1914" perd toute sa signification en voyant le R de la mécanique d'un ERARD n°1 à cordes parallèles


Le chevalet de la touche "1". Il est bardé de marquages et de codifications...





Entretien...

1er juin 2010 En dehors des visites pour expertise déjà faite, je n'ai fais aucun entretien sur ce piano. Je profite ce jour du passage dans le coin de Xavier Bontemps (membre du forum) pour lui offrir un coca et lui demander son avis de professionnel sur mon piano. Comme Xavier vient de loin et m'offre la visite, j'ai la descence de lui demander une prestation de mise au ton et accord, histoire de ne pas me moquer de lui (c'est la moindre des choses). Xavier vous parlera sans doute mieux que moi du piano, mais voici ce que j'ai retenu...


- Le piano est parfaitement stabilisé à 440hz, exactement au diapason (à savoir qu'aucun professionnel ne l'a touché depuis 20 ans, du bon matériel, de bonnes conditions, rien à redire...)


- Le sommier et les chevilles sont bons, l'accord tient ! Cependant, les cordes sont en mauvais état. Elles sont marquées au niveau de l'agrafe ce qui rend le réglage difficile... (il faudra recorder à neuf un de ces 4)


- Il y a eu de la résine de posée sur les plombs de manière a éviter l'oxydation et la casse du bois (un bon point)


- Le réglage de la mécanique est à revoir complètement, le clavier à refaire au niveau des placages, marteaux à poncer, mortaises, axes... bref un peu tout



2 juin 2010 J'ai testé ce matin avant de partir au travail, l'accord n'a pas bougé, en tous cas rien de suffisement significatif pour mon oreille, j'ai joué quelques morceaux simples que j'ai appris par coeur (The Portrait de James Horner, Mother's Journey de Yan Tiersen et Angel Eyes de Jim Brickman) c'est très rond et mélodieux. Par contre, maintenant que l'accord est juste, je commence à "sentir" l'inexactitude de la mécanique...

19 janvier 2011 Je me décide à avancer sur la restauration de l'instrument. Comme je ne suis pas très riche, je vais avancer étape par étape en fonction de l'urgence et du coût... Comme il n'y a pas de véritable urgence, j'ai choisis de commencer par une réfection du clavier. En effet, ce dernier nécessite une reprise complète des réglages, mortaises, feutres... De plus le touché a complètement perdu sa souplesse... Enfin, il y a des ivoires à remplacer, un bon lustrage... bref.


A suivre :)




Tout sur mon piano très bientôt :)

Ps : Un sujet déjà ouvert dans "Présentation" que je vais migrer au fur et à mesure (Je vais demander à notre Admin de le fermer

ERARD un jour, ERARD pour toujours...
Dernière édition: il y a 13 ans 2 mois par Kridge.

Connexion pour participer à la conversation.

Plus d'informations
il y a 13 ans 10 mois - il y a 13 ans 10 mois #2519 par xavier91
Bonne initiative ! On attend des photos (d'autres photos), et si possible de la mécanique le jour où ton "O" subit une petite révision.


Un état des bobos, des réparations, etc. Peux-tu donner la longueur des touches blanches (les Erard 1900 85 notes font 13 cm, les Pleyel faisaient déjà 14 cm, standard actuel).


Pour les numéros, il faut regarder du côté du site de Jean Louchet.


Sur les Pleyel, on trouve un numéro de série écrit sur le meuble côté aigu et un numéro d'usine, répété plusieurs fois (et pour les Concert, un numéro entre 1 et mille et quelques). En revanche, sur les Erard plus anciens, le numéro de série est répété sur le pupitre, dans le logement mécanique, sur le châssis mécanique, sur les touches extrêmes. Est-ce le cas sur ton "O"?


On trouve aussi l'année (mais oui !) sur la face extérieure de la touche n°1, côté étouffoir (386, tu peux véirifier sur le tien tant qu'il a les tripes à l'air).

Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Dernière édition: il y a 13 ans 10 mois par xavier91.

Connexion pour participer à la conversation.

Plus d'informations
il y a 13 ans 10 mois #2594 par Kridge
Je remonte le sujet car j'ai fais des MAJ

ERARD un jour, ERARD pour toujours...

Connexion pour participer à la conversation.

Plus d'informations
il y a 13 ans 9 mois #2601 par xavier91
Salut Kridge, as-tu d'autres photos de tes marteaux ? Il semblent différents des "parallèles", notamment au niveau de l'arrière de la tête. Sur les "parallèles", la peau fait le tour de l'arrière de la tête, servant de repos (contact avec la barre de repos) et d'attrape.

Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931

Connexion pour participer à la conversation.

Plus d'informations
il y a 13 ans 9 mois #2635 par Kridge
xavier91 écrit:

Salut Kridge, as-tu d'autres photos de tes marteaux ? Il semblent différents des "parallèles", notamment au niveau de l'arrière de la tête. Sur les "parallèles", la peau fait le tour de l'arrière de la tête, servant de repos (contact avec la barre de repos) et d'attrape.


J'ai ajouté la photo demandée plus haut :)

ERARD un jour, ERARD pour toujours...

Connexion pour participer à la conversation.

Plus d'informations
il y a 13 ans 9 mois - il y a 13 ans 9 mois #2636 par xavier91
Très bien, ton topic.


Les marteaux sont effectivement différents sur ton modèle que pour nous autres "parallèles". Sur les parallèles, la peau d'attrape recouvre la totalité de l'arrière de la tête, en partant du feutre et en arrivant au feutre, en passant dans la fourche. La peau sert pour l'attrapé et pour le repos ; sur ton croisé, la peau ne recouvre pas l'arrière, mais uniquement l'entre-jambe de la fourche pour l'attrapé. Toujours la même vue pour les marteaux de parallèles : www.forum-piano.org/forum/userimages/P1010092.JPG


Comment fais-tu pour sortir facilement et sans danger un chevalet complet ? Pour le réglage du bouton d'échappement (celui qui règle le départ d'enfoncement du bâton dans le levier de répétition, pour lui faire faire un quart de tour, le feutre étant écrasé), ce serait plus simple de déposer le chevalet complet. Uniquement en dévissant la vis de chevalet, en arrière de la mécanique ? Quelles précautions à prendre ? Merci d'avance.

Pianiste amateur - trois demis Erard 1894, 1897 et Pleyel 1931
Dernière édition: il y a 13 ans 9 mois par xavier91.

Connexion pour participer à la conversation.

Temps de génération de la page : 0.300 secondes
Propulsé par Kunena